Pour qu’une information entre dans la mémoire, il faut qu’elle soit captée et encodée (associée à des perceptions sensorielles et/ou à des souvenirs ou des connaissances déjà en place). L’attention joue donc un rôle déterminant au service de la mémorisation : pour comprendre et réviser, on doit se mettre en état d’attention soutenue, de “vigilance”.
Connaître les propriétés de l’attention aide à enseigner et apprendre efficacement :
l’attention se motive
– Une mise en projet éveille et soutient l’attention : quels sont les attendus ?
– Une situation de choix a le même effet.
l’attention est sensible aux interférences et des techniques existent pour soutenir l’attention en classe et à la maison :
– recentrer l’attention par une phrase, un geste, le ton
– faire des pauses
– boire de l’eau
l’attention s’éduquer, s’entraîne
– Apprendre apparaît comme un acte volontaire au cours duquel les sens doivent être mobilisés consciemment. Il est possible, à travers des petits jeux sensoriels, d’entraîner les enfants à maîtriser leur attention (exemple : faire écouter des sons qui se succèdent rapidement et faire noter les sons reconnus).
– Évoquer en pensée sous plusieurs formes (image, paroles, sons, film…), transformer dans la tête et reformuler sont de puissants moyens de soutenir l’attention.
l’attention est limitée dans le temps
– Attendre une attention constante dans une même situation pendant plus de 20 minutes est presque impossible. Quelques clés pour relancer l’attention : faire des pauses, varier les contextes, créer des effets de surprise, recourir à l’humour, agir…
attention et compréhension ne sont pas simultanées
– La présélection des informations pertinentes facilite la compréhension.
Les informations sont traitées de manière séquentielle, les unes après les autres. Evoquer mentalement sous plusieurs formes et reformuler avec des mots personnels facilitent le traitement de l’information.
Les informations traitées par le cerveau ont du sens quand elles font appel à des choses déjà en mémoire et se lient à des connaissances anciennes. Il est important de créer des ancrages conscients (à quoi cette information fait-elle penser ? comment s’articule-t-elle avec d’autres choses connues ?) et de s’auto tester (exprimer ce qui est compris sans la réponse sous les yeux et vérifier l’exactitude puis compléter/ corriger si nécessaire, essayer d’expliquer quelque chose d’incompris).
Les informations doivent être “traitables“, avec un niveau de difficulté “souhaitable” : la maîtrise des pré requis doit être vérifiée (vocabulaire connu, concepts de base maîtrisés…).
La mémoire humaine peut retenir 7 éléments nouveaux à + ou – 2, c’est-à-dire entre 5 et 9. Il est avantageux de structurer l’information, la grouper en sous parties ou alors sous formes d’acronymes afin de regrouper plusieurs éléments en un seul (il ne restera alors plus qu’à “dérouler” les informations liées à l’élément principal).
Pour les enseignants
– Débuter une leçon et la terminer par une notion à retenir
– Répéter l’apprentissage du jour J le lendemain et sur un rythme régulier (J+1, J+3, J+5, J+7)
– Pour chaque nouvelle notion adorée, interroger plusieurs élèves sur leurs représentations, faire pointer les différences, redonner la notion
– Mettre les élèves en situation d’acteurs : un exposé, des travaux pratiques, un résumé, une recherche
– Faire restructurer l’information : en schéma/ carte mentale/ sketchnote, en parties/ sous parties, en encarts de mémorisation, flash cards…
– Solliciter plusieurs manières d’évoquer mentalement les informations : images, films, paroles entendues, paroles dites à soi-même, gestes/ déplacements…
– Donner des fiches bilans avec les informations clés, les notions et concepts pertinents à maîtriser
Pour les élèves
– Organiser les idées sous forme de cartes, de schémas, de dessins…
– Comprendre en faisant des liens et en prenant des exemples
– Regrouper les informations par catégories ou propriétés (ou toute autre lien logique)
– Se raconter une histoire (drôle, personnelle, intéressante, avec des détails sur la vie des personnes…)
– S’imaginer dans un lieu connu et associer ce qui doit être appris à des endroits (voir la méthode de Loci)
– Répéter au moins six fois l’information à des moments différents (exemples : juste après l’avoir entendue, avant de s’endormir, une semaine après…)
– Connaître les conditions d’une bonne mémoire :
– un bon sommeil
– une bonne alimentation
– faire des pauses
– s’étirer, bouger
– utiliser tous les sens
– savoir mobiliser l’attention consciente
Pour les enseignants
– mettre les élèves en situation de confiance et rappeler la croyance en leurs capacités
– donner un petit temps d’évocation mentale personnelle (rappeler tout ce qui est connu sur le sujet)
– rappeler les informations clés, les notions et concepts pertinents sur lesquels va porter l’évaluation
– indiquer les critères d’évaluation
– faciliter la compréhension des consignes (fond et forme du document)
– permettre aux élèves de boire
– proposer aux enfants en difficulté de fermer les yeux pour évoquer mentalement, de se détendre en respirant
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